jeudi 28 décembre 2017

La Génération Melon.

Hey la team de l'ambiance et de la fausse littérature!

"Guess who's back?" L'escroc de la boutade rédigée et de la fanfriole déguisée! 

Ne cherche pas sur Google, "fanfriole" ne veut rien dire, c'est un néologisme. Par contre tu peux maintenant aller chercher le mot "néologisme". Je sais, je te coupe l'herbe sous le pied...

En parlant d'herbe, je dois t'avouer qu'elle a bien poussé ici depuis mon dernier passage. 

"Obvious", on ne refait pas un jardinier qui gagne.

Deux expressions Anglaises en cinq lignes. Pardon. J'arrête, tu vas dire que j'ai pris le melon.

Me revoilà donc dans ce Jardin d'Eden de lettres mal taillées, lancé sur ma vieille tondeuse d'expression(s), faux à la main, mais vrai dans le cœur.

Désolé, je démarre fort. Mais le contraire t'aurais déçu n'est-ce bas?

Oui, je suis enrhumé.

Non je déconne, celle là c'était juste pour la blague. Ça va vite, je sais.

Du coup, je disais, j'ai pris le melon. Enfin presque, enfin comme toute ma génération. Oui, je t'explique...

Il y a longtemps que je résiste, de toutes mes forces, à l'idée de nous caricaturer. Nous, les jeunes. Enfin les vieux jeunes, et nos gaudrioles numériques.

Car les vrais jeunes eux, ont l'excuse d'être nés avec, mais nous, personne ne nous y a obligé.

Désolé, la coupe est donc pleine. Enfin vide, depuis les fêtes. Mais la goutte d'eau du ridicule, vient de faire déborder mon vase digital.

Stop. Pause dédramatisation habituelle pour ceux/celles qui ne me connaissent pas. Je ne tire pas sur l'ambulance. Car je suis à l'intérieur. Sur le brancard de l'addiction aux réseaux sociaux qui coule par perfusion intensive. 

Je souhaite donc dénoncer un fait qu'il faut accepter: On a perdu pied.

Mais genre vraiment perdu, comme quand ton pote bourré t'a caché ta chaussure en soirée en disant "Meskine il va jamais la retrouver".

Une analyse 360 (degrés) serait bien évidemment trop longue pour un simple article. Et puis j'imagine que tu as d'autres trucs à faire dans ta vie aujourd'hui que de rester ici, du coup j'abrège: le réseau social de la photo par excellence, Instagram. 

Mouhaha. Pardon, je me calme. Mais tu sais déjà où je veux en venir.

Avant, Instagram c'était un délire. Tu y postais des photos artistiques toutes pétées en te prenant pour le nouveau street-artist en vogue, et tout le monde s'en foutait.

Aujourd'hui tu postes une story, en secret ton objectif c'est de finir à l'Olympia.

On va pas se mentir, tu ne viens plus que sur Instagram depuis que tes stories Snapchat sont aussi vides que les cases de la carte fidélité de ta salle de sport.

Je te parle même plus de Facebook, ton petit cousin ne sait même plus ce que c'est. Et toi tu fais maintenant autant attention à tes notifications qu'à ta facture de gaz.

Instagram est donc passé en quelques années d'un mauvais réseau social artistique, au plus grand espace mondial d'égocentrisme jamais imaginé. Une espèce de bulle sociale spéculative, pouvant exploser à tout moment.

Du coup, j'avais envie de débriefer. 

Et d'imaginer qu'il faudra que j'explique en monologue à mon fiston (si un jour j'en ai un) tout ce qu'on a pu laisser passer...et que:

" - Des personnes musclées en leggings sont devenues célèbres en se prenant l'hiver en photo devant un miroir.

- Les mêmes qui se font prendre en photo bronzées sur la plage l'été, en faisant semblant de ne pas le savoir.

- Des personnes qui ont fait de la télé-réalité, ont gagné plus d'argent en posant sur une photo avec une crème pour la peau que toi, après 12 ans d'études.

- La télé-réalité fiston, c'était des gens qui regardaient des gens ne rien faire dans la télé. Et une fois que c'était terminé, ils étaient connus.

- Des personnes ont posté des photos d'elles à moitié nues, trouvant pour cela l'unique excuse d'y ajouter en légende une citation philosophique n'ayant aucun rapport avec le sujet, et souvent en Anglais.

- Pas besoin de te préciser qu'elles parlaient aussi bien Anglais que toi et moi. Oui, je sais tu n'es qu'en CP.

- Ces personnes étaient d'ailleurs en général tatouées. Avec la même citation philosophique sous l'omoplate, mais c'est un détail. Et je n'ai rien contre les personnes tatouées.

- D'autres personnes ont pris des selfies en faisant semblant de dormir. Si, si, pour de vrai.

- Oula! le selfie. Il faut que je t'explique...C'était une photo, mais avec toi dessus. Enfin, toi qui te prenais en photo tout seul quoi. 

- Du coup, des personnes ne faisaient quasiment plus que ça. Tout le temps. Toute la vie.

- Des personnes ne pouvaient pas s'empêcher de se taguer où elles étaient, surtout quand elles faisaient la fête.

- Ah oui...le tag. C'était un truc pour dire le lieu où tu étais et avec qui tu étais. Pratique hein?

- Des personnes ont écrit plus de lignes en hashtags #instapic, #goodmoment et #followforfollow qu'avec un vrai stylo.

- Non...je sais que c'est compliqué. Le hashtag, c'était encore un autre truc que le tag. C'était pour mettre des mots stupides pour que des gens qui ne te connaissent pas s'intéressent à toi.

- Sinon des personnes postaient tout et n'importe quoi en écrivant "Mood". Personne ne comprenait pourquoi mais ça faisait cool.

- D'autres personnes postaient des photos de leurs exploits sportifs, sachant évidemment que tous leurs potes étaient incapables de les faire. 

- Moments sportifs mais pas trop. A la fin, bien recoiffés avec le filtre qu'il faut.

- Rah! Oui, le filtre. Décidément...Le filtre c'était un truc pour te rendre plus beau que tu n'étais en vrai. Il y en avait plein, et tout le monde mettait 10 minutes pour choisir le bon.

- Des personnes prenaient tout le temps ce qu'elles allaient manger en photo. Et du coup quand elles le mangeaient c'était froid.

- Souvent ces mêmes personnes montraient à d'autres personnes leurs nouveaux habits. Avec des codes pour qu'elles achètent les mêmes à prix réduit. Mais en fait elles les avaient eu gratuit.

- D'autres personnes passaient leur temps à se photographier avec leur animal de compagnie, uniquement pour internet. Juste parce que c'était "so cute", tout ça avec 8 lignes d'emojis.

- L'emoji...Haha comment expliquer? Laisse tomber c'est vraiment trop moche comme mot. 

- Des personnes likaient des photos du sexe opposé, arme ultime de drague de l'époque, voulant dire "coucou je t'ai repéré".

- D'autres personnes se réveillaient le lendemain en disant "Yes! il/elle a liké"

- Oui je sais...le like. Le like c'était un cœur en fait. Qui te permettait de dire à des gens que tu voyais pas souvent que tu aimais leur vie.

- Des personnes postaient des stories, de leur vie. Mais vraiment de toute leur vie.

- Et elles passaient le reste à regarder qui avaient regardé leurs stories.

- Ah oui ça aussi je t'ai pas dit. Les stories c'était une autre fonction en plus pour parler de toi. Les photos normales ça suffisait pas.

- Parfois, quand tu te séparais de ton amoureux(se), des personnes postaient des fausses photos pour rendre l'autre jaloux.

- Mais du coup, ces personnes regardaient ce que faisait leur ancien amoureux(se) avec le compte de quelqu'un d'autre pour faire croire qu'elles ne l'avaient pas vu.

- Sinon d'autres personnes likaient des photos de personnes qu'elles ne connaissaient pas en se disant "sur un malentendu ça peut marcher". Sans ne s'être jamais parlé.

- Ou alors juste pour montrer aux autres qu'on aimait des trucs stylés.

- T'as vu, on se prenait la tête à cette époque. Et tu sais pas quoi? Des millions de personnes faisaient ça.

- Ah si fiston j'oubliais, on faisait juste ça pour que les gens nous aiment. Enfin sur internet, pas pour de vrai. Bref, c'était compliqué.

- Et on oubliait de dire aux gens dans la vraie vie qu'on les aimait pour de vrai, en toute simplicité."




ma Grand-Mère. 



mercredi 22 mars 2017

Une Bouteille à la France.

Bonjour à tous,

Et re-bienvenue sur le blog le moins actualisé et contribué de l'histoire des blogs toutes catégories confondues, victime de la suffisance poids-lourd de son rédacteur, grand dadais avec un poil dans la main encore plus grand que lui.

Quoi de mieux comme retour qu'un "billet d'humeur" par ce beau jour de début de printemps, plein de gaieté et ensoleillé? Muse de ce come-back rédactionnel précipité.

Je vais t'éviter mon tour de piste d'excuses habituelles d'absence de créativité, et en venir directement aux faits.

Il y a quelques jours, entre deux vidéos inutiles d'un chat obèse enrhumé et d'un chien qui fait du skate déguisé en Loana sur Facebook, comme plusieurs Millions de Français, je suis tombé sur ça:




Inutile de te dire que pour passer après ces deux minutes de clairvoyance et de légèreté, j'ai la pression. Je dois te l'avouer.

Pression alourdie par le thème du sujet, car OUI, l'heure est grave, comme tu peux t'en douter. Aussi grave d'ailleurs que ce titre aussi métaphorique que prétentieux , mais quand on fait son retour en grandes pompes mon pauvre ami, il faut bien parfois en assumer la pointure.

Ndlr: J'ai d'ailleurs hésité avec "François le Français", mais ce prénom est en ce moment un peu connoté...et le costume à paillettes faisait un peu cliché.

Il est donc question des futures Elections Présidentielles, qui ont actuellement à peu près le niveau de celles de tes vieux délégués de classe, pendant tes plus grandes années de lycée.

Avant donc que les spécialistes ne me sautent au cou, cet article n'est pas une ode à la politique ou une quelconque incitation idéologique quelque soit son bord. Je laisse ça aux gens cultivés et à ceux qui croient l'être. Cet article ne sera qu'un humble sentiment, ou un appel à la réflexion personnelle.

Dans ce cas là, "Pourquoi une Bouteille à la France? Me direz-vous...Et comme dirait un ancien tonton flingueur de la République Française "Je vous ai compris".

C'est en fait assez simple. Je suis un citoyen, mais alors le vrai, tout ce qui se fait de plus lambda, un mec "mainstream" quoi, comme dirait pompeusement mes confrères du métier de la communication, mais là je m’éloigne.

Pour revenir à nos moutons, puisque j'en suis un, mais ça je viens de le dire. Vous l'aurez compris ce titre est un clin d’œil à la bouteille, celle jetée à la mer (et non celle autour de laquelle sont portées mes convoitises du week-end) image subtilement liée au poids médiatique que je représente, celui qui ne fait pas broncher ma balance sociale, encore moins que celle qui prend la poussière de ma salle de bain.

Ne voyez donc aucune prétention de donneur de leçons dans cette expression libre, mais juste un espace de partage, un point de vue qui je l'espère crèvera l’abcès à l'approche des échéances citoyennes qui arrivent, et qui m'inquiètent tant.

Comme beaucoup d'entre vous ou d'entre nous, puisque nous sommes tous dans le même bateau, bloqués aux commandes sans savoir sur quel bouton appuyer pour le dérouter de l'iceberg trônant fièrement devant nous. Je suis perdu et sans solution.

Perdu parmi ce fouillis d'informations quotidien. Entre affaires d'Etat, quel que soit son champion, traitements médiatiques partiaux, et communication des différents partis plus ou moins relayée et écoutée en fonction du budget de ces derniers. Le tout jugé en bout de course par la plupart d'entre nous uniquement sur l'aspect visuel du candidat ou par l'image qu'il véhicule, entre rigueur de mise en plie, position de cravate , rumeurs et prix du costume de chacun. Sans évidemment rentrer dans les détails pour n'égratigner aucune sensibilité, vous l'aurez noté.

Car ne nous mentons pas, il est rare l'honnête citoyen qui décortique les fameux "programmes" hormis celui du Télé 7 jours, celui qui trône sur la table basse, et que tu regardes en sortant de table avant de t'endormir le ventre plein dans ton canapé, avec en fond sonore ta série préférée.

Comme je le dis souvent, je serai curieux d'entendre à la barre, n'importe quel votant de France et de Navarre, défendant pendant 5 minutes montre en main, le candidat ou les idées qu'il prétend être les siennes. Je parle bien entendu sur le fond, et non sur la forme, tout le temps caricaturale et caricaturée.

D'où là mon sentiment. Pourquoi ne pas encourager ou voter pour des valeurs qui nous sont propres, celles qui nous représentent. Celles qui représentent notre passé, notre présent et notre futur. Et non pas des idées arrêtées, stigmatisées par nos croyances, celles de nos anciens,  par notre portefeuille et surtout par nos peurs.

Nous vivons dans une société qui est persuadée que "C'était mieux avant", dans laquelle "Tout va mal" enfermée dans l'ignorance de la chance que nous détenons à vivre dans un bouillon de libertés, diverses et variées.

Bref, enfonçant une porte ouverte, mais finalement pas si ouverte que ça. L'idée serait d'accepter de vivre avec les changements d'aujourd'hui, qu'ils soient sociaux, ethniques, religieux ou politiques. D'accepter cette multi-mixité, et d'en faire quelque chose de bien.

Être tous sûrs et fiers de ce que nous sommes, de notre jeunesse, et de ce que nous représentons.

Alors concrètement que faire? Telle est la vraie question. A qui apporter son soutien? Libre à chacun. Mais pourquoi ne pas y apporter en parallèle un message vecteur d'un vrai mouvement citoyen? Venant mener à bien notre devoir d'électeur, mais contestant ces interminables conflits puérils de pouvoir politique auxquels il appartient, qui n'ont d'égal que la division sociétale qu'ils engendrent.

Alors je sais bien que le jardin de notre société n'est pas aussi fleuri que le sont ces quelques lignes, et l'actualité en est malheureusement le parfait reflet. Mais nous pouvons peut-être voter ainsi pour qu'il garde le plus de fleurs différentes possibles, pour éviter qu'elles ne fanent, ou qu'elles ne prennent toutes la même couleur.

Prenant mon courage à deux mains, je déposerai donc une bouteille pleine d'espoir, libre et citoyenne devant mon bureau de vote au jour du premier tour, le Dimanche 23 avril, à titre symbolique et de tout mon cœur.

Espérant qu'un jour elle trouvera preneur.

#UneBouteilleàLaFrance

Laurent Maffre.


Crédit photo: Morgan Cuquel