Cela fait bien longtemps que les réseaux sociaux m'intriguent. Et, cette première publicité Facebook vient au combien renforcer mon sentiment mitigé de ces plateformes sociales.
Cette publicité, au corporatisme bien léché, techniquement et visuellement très bien réalisée, arrive en pleine tourmente. Difficultés à rentrer en bourse, utilisation/revente de données personnelles et vrai/faux bug Facebook, le timing de ce premier spot semble bien travaillé.
Laissons de côté la problématique des données personnelles, qui sont par ailleurs certainement l'avenir mais aussi la plus grande faille de ce type de réseaux. Intéressons nous au contenu de ce spot qui met selon moi, en avant l'aspect le plus paradoxal de Facebook, la solitude. La conclusion nous en donne d'ailleurs la parfaite illustration: "Nous nous demandons toujours si nous sommes seuls ou non...et la raison pour laquelle nous faisons toutes ces choses là, et pour nous rappeler, que nous ne le sommes pas. Facebook".
Alors que le nombre d'utilisateurs mondial ne cesse de croître, atteignant bientôt le Milliard symbolique, les jeunes éprouvent un sentiment de solitude de plus en plus important. Exemple, en France, où plus d'un jeune sur cinq entre 18 et 35 ans souffre de ce fléau (la-croix.com). Phénomène social général certes, mais à quel degrés influencé par les réseaux sociaux et Facebook en particulier? L'analyse intrinsèque de l'utilisation que les internautes peuvent faire de la plateforme serait selon moi fabuleuse.
Parmi les questions existentielles: Combien d'"amis" Facebook est-on capable d'énumérer spontanément? Et parmi ceux-là, combien en connaissons nous personnellement? Combien de personnes interagissent quotidiennement sur le réseau alors qu'elle ne se parle pas dans la vie réelle?
Le phénomène le plus intéressant à analyser, est l'activité que nous entretenons sur les pages de nos relations que nous connaissons peu ou pas. Qui n'a pas encore parcouru les dernières photos de vacances de la fille croisée trois fois dans les couloirs de la fac, ou la dernière soirée du garçon rencontré la veille? Ou à l'inverse, de blâmer intérieurement le beauf' qui remplit votre fil d'actualité d'informations inutiles.
Rester seul derrière son ordinateur à observer des inconnus, ou sortir et mieux connaître ses vrais amis...
La vraie question est: Changerions nous notre comportement sur Facebook, si chaque profil, page ou photo regardé(e) était notifié(e) à son ou sa propriétaire? Très certainement.
Facebook, selon moi, ne connait donc ce succès que par l'aspect anonyme de sa navigation ainsi que de la virtualité de ses activités.
Cet outil, que je trouve à titre personnel génial, doit être malgré tout utilisé (dans un but social personnel) avec parcimonie dans le respect de soi, et d'autrui. Pour ne pas se créer un pseudo réseau amical, mais consolider le sien. La fameuse chaise de la publicité Facebook, n'étant selon moi, pas une deuxième vie, mais un complément potentiel de la première.
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